Le Café Flore fait son apparition quelques années après les débuts de la Troisième République, sans doute en 1887. Il doit son nom à une sculpture de la déesse mythologique Flore située de l’autre côté du boulevard.
Joris-Karl Huysmans et Rémy de Gourmont font partie de ses premiers habitués. À la fin du XIXe siècle, Charles Maurras, installé au premier étage, y rédige son livre « Au signe de Flore ». C’est aussi à cet étage que la Revue d’Action française voit le jour en 1899.
Vers 1913, un voisin, Guillaume Apollinaire, investit les lieux. Il transforme le rez-de-chaussée en salle de rédaction avec son ami André Salmon. Plus tard, la revue « Les Soirées de Paris » y est créée.
Dans les années 1930, le Café de Flore est le lieu de prédilection de toute une famille d’auteurs, tout le Paris littéraire s’y rassemble : Georges Bataille, Robert Desnos, Léon-Paul Fargue, Raymond Queneau, Michel Leiris… Derain, les frères Giacometti, Zadkine ou encore Picasso y viennent aussi. Il y règne alors une atmosphère particulière.
Le monde du cinéma n’y est pas non plus indifférent. Le réalisateur Marcel Carné y croise l’acteur Serge Reggiani. Le metteur en scène Jean-Louis Barrault débarque souvent avec sa troupe après les représentations.
En 1939, un bougnat, Paul Boubal, rachète le Flore. Il y attire une élite intellectuelle qui sonnera l’âge d’or du café1. Le couple Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en font leur siège :
Une ligue de penseurs roumains fréquente aussi le lieu, par exemple : Emil Cioran (n’abordant jamais Jean-Paul Sartre et le considérant comme entrepreneur d’idées), Eugène Ionesco et l’essayiste Benjamin Fondane.
En 1984, Miroslav Siljegovic rachète le Café de Flore et la Closerie des Lilas.
Le café est évoqué dans les paroles des chansons :
Et mon père, écrite, composée et interprétée par Nicolas Peyrac (1975) ;
Les Valses de Vienne, écrite par Jean-Marie Moreau, composée et interprétée par François Feldman (1989) ;
L’Entarté, écrite et interprétée par Renaud, composée par Jean-Pierre Bucolo (2002).
Le Flore accueille chaque année au mois de novembre depuis 1994, le jury du Prix de Flore créé par Frédéric Beigbeder, qui récompense un jeune auteur au talent jugé prometteur.
Il sert de décor au film « Le Feu follet », de Louis Malle en 1963 et plus récemment au film « L’amour dure trois ans », de Frédéric Beigbeder en 2012.
Ce site est desservi par la station de métro Saint-Germain-des-Prés, (ligne 4).